Malintrat et la Grande Guerre 14-18


La Mobilisation Générale de 1914

La mobilisation de 1914 est subdivisée en trois périodes : d'abord la période de couverture (du 2 au 7 août) pendant laquelle les réservistes sont appelés sous la protection des troupes de couverture, puis la période de concentration des gros (du 8 au 13 août) pendant laquelle les troupes d'active et de réserve sont déplacées vers la frontière et enfin le début de la période des grandes opérations (du 14 au 18 août) pendant laquelle les troupes territoriales, les parcs et la logistique sont mis en place.

Tous les hommes ne sont pas mobilisés en même temps, mais de façon progressive selon le statut du mobilisé. La date impérative d'arrivée au dépôt (indiquée en jours après le premier de la mobilisation) figure sur le fascicule de mobilisation (une feuille double) fixé par des agrafes au verso de la couverture du livret militaire, ce livret devant être conservé par chaque homme pendant ses 28 ans d'obligations militaires (trois ans dans l'active, onze dans la réserve, sept dans la territoriale et sept dans la réserve de la territoriale), y compris lors de ses déplacements, même s'il réside à l'étranger.

Les 880 000 hommes de l'active, soit les classes 1911, 1912 et 1913 (nés entre 1891 et 1893, 21 à 23 ans) sont déjà dans les dépôts et casernes. Ils sont rejoints par les 2 200 000 hommes de la réserve, soit les classes 1900 à 1910 (nés entre 1880 et 1890, 24 à 34 ans) ; puis par les 700 000 hommes de la territoriale, soit les classes 1893 à 1899 (nés entre 1866 et 1879, 35 à 48 ans) ; la réserve de la territoriale, soit les classes 1887 à 1892, n'est pas immédiatement mobilisée (elle sera incorporée pour les plus jeunes à partir du 16 août).

La mobilisation française se poursuit pendant toute la Première Guerre mondiale, avec l'appel successif sous les drapeaux de la réserve de l'armée territoriale (classes 1892 à 1888) de décembre 1914 à avril 1915 et surtout, en avance des classes 1914 à 1919
- Classe 1914 (à partir de septembre 1914, au lieu d'octobre), 
- Classe 1915 (à partir de décembre 1914),  
- Classe 1916 (en avril 1915),  
- Classe 1917 (en janvier 1916),  
- Classe 1918 (en avril 1917) et  
- Classe 1919 (en avril 1918). 
Ces « bleus » doivent d'abord faire leurs classes avant de partir au combat ; la classe 1919 ne s'est retrouvée au front que pendant les dernières semaines de la guerre.



Le "Certificat de Bonne Conduite"

Si vous parcourez les Registres Matricules des armées pour vos recherches, vous avez certainement vu cette information : « Certificat de bonne conduite », que l'on retrouve systématiquement sur la fiche matricule du soldat, avec seulement deux possibilités de mention : « accordé » ou « refusé ».



Le certificat de Bonne Conduite : a quoi ressemblait-il ?
Un exemple :


Le principe du certificat de Bonne Conduite :

  • Tous les hommes libérables répondant aux exigences fixées par le règlement de service intérieur obtiennent un certificat de bonne conduite.

  • Sous la forme d'un diplôme signé par le chef de corps, le général de brigade ou l'officier général dont le corps relève directement.


Valeur du certificat de Bonne Conduite :

  • Ce document avait une valeur toute particulière pour le soldat de retour dans ses foyers après son service militaire :
  • Il marquait la fin du service actif
  • Il avait valeur de diplôme à une époque où peu avaient un diplôme scolaire (on le retrouvait très souvent encadré)
  • il revêtait une grande importance pour certains futurs emplois (gendarmerie par exemple).


La mention : « certificat de Bonne Conduite : accordé »

  • A partir de 1905, avoir au moins 6 mois de présence effective et aucune punition supérieure à 8 jours de prison régimentaire (peine entraînant le maintien au corps à l'échéance du temps de service actif de la classe.
  • Les hommes ayant fait moins d'un an de service de 1889 à 1905 (article 327 du règlement du service intérieur) ou moins de six mois à partir de 1905, sont dispensés de présenter ce diplôme. Cela concerne les recrues réformées au cours du service actif.
  • La mention : « certificat de Bonne Conduite refusé »
  • La mention « refusée » n'est pas si fréquente.
  • Dans son étude, l'historien Jules MAURIN, indique que seulement 1 à 2% des hommes d'une classe sont concernés.


La commission du certificat de Bonne Conduite :

  • Quelques jours avant la libération de la classe, une commission spéciale se réunit. Sa composition varie en fonction de l'unité (régiment, bataillon de chasseur, cavalerie, artillerie...).
  • Dans tous les cas, elle est présidée par le chef de corps qui est au final le seul à signer le certificat. La décision prise par la commission est validée par le général de brigade.
  • Même les désaccords entre la commission et le général de brigade sont prévus : c'est le ministre de la guerre qui décide en dernier ressort.



Sources :

1- combattant.14-18.pagesperso-orange.fr/Pasapas/E309CDBC.html

2- MAURIN Jules – Histoire militaire de la France.

3- Archives départementales du Cher – www.lagrandecollecte.fr






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